Le COVID aura accéléré un tendance déjà grandissante dans l’univers de la location courte durée : les fêtes sauvages organisées dans des logements Airbnb.
N’ayant pas été moi-même impacté durant mes 3 années de conciergeries, par une utilisation non normale des logements gérés, mais voyant le phénomène prendre de l’ampleur, j’ai souhaité y consacrer un dossier et être accompagné par une société à la réputation solide en la matière.
La société en question c’est Roomonitor, basée à Barcelone et qui a récemment ouvert son bureau à Paris, a réussi à proposer un outil technologique très performant en matière de détection de nuisances sonores et en même temps à participer à l’amélioration de l’industrie de la location saisonnière en Europe.
Roomonitor m’a donné accès à une immense quantité d’informations, anecdotes, chiffres et témoignages clients, qui m’ont permis de vous proposer ici un article très complet.
- Dans un second article, vous découvrirez les témoignages de 4 professionnels du secteurs qui partagent leurs expériences sur les problèmes de nuisances sonores.
Voyons ensemble comment ce phénomène évolue et quel est son impact sur l’industrie de la location courte durée.
Les logements Airbnb devenus discothèques éphémères ?
La frustration de ne pas pouvoir accéder aux bars, restaurants, discothèques et autres boîtes de nuit, ainsi que les règles du couvre-feu, poussent certaines personnes à enfreindre les règles, en louant un Airbnb le temps d’une soirée, pour se défouler, faire la fête.
C’est dans ce contexte que, 100.000 gendarmes ont été déployés lors du réveillon de la St-Sylvestre 2020, pour anticiper au mieux et prévenir ces phénomènes. La Dépêche relate cette tendance inquiétante de l’explosion des fêtes clandestines.
Découvrez la solution Roomonitor pour lutter contre les nuisances sonores dans vos locations AirbnbLes fêtes sauvages Airbnb impactent les professionnels de la location courte durée.
En subissant eux-mêmes des problèmes de nuisances dans les logements qu’ils gèrent, les gestionnaires sont désemparés. Et je parle ici de bien nombreux professionnels du secteur :
- conciergeries
- agences de location courte durée
- résidences hôtelières
- espaces de co-living
D’un côté les plateformes de location (OTA) imposent leurs règles et incitent de plus en plus (voire forcent) la mise en place de la réservation instantanée sur leurs logements. Mais ne sont pas toutes égales en matière d’éléments de sécurité à la disposition des gestionnaires, pour s’assurer de recevoir les bons voyageurs.
Seul Airbnb sort véritablement du lot, en proposant des critères sur sa réservation instantanée et en ayant mis en place en 2020 une véritable politique de lutte contre les fêtes sauvages dans les logements loués sur la plateforme.
Après avoir longuement échangé avec de nombreux gestionnaires, de tailles différentes, dans différentes villes de France, il en ressort que les problèmes courants sont :
En tout premier lieu évidemment le stress, qui est causé par la multiplication de situations négatives :
- Si les voisins n’ont pas osé se plaindre ou qu’il n’y a pas de voisins à proximité immédiate, on a la mauvaise surprise de découvrir les résultats d’une occupation anormale du logement, une fois les voyageurs partis.
- D’un autre côté, si les voisins sont vigilants, ils vont sans cesse alerter sur des désagréments survenant dans le logement géré (et vont être les premiers à en subir les conséquences)
- Il faut gérer des échanges complexes et désagréables avec ces voyageurs souvent de mauvaise foi, tout en risquant la double peine : un mauvais avis.
- Une fois la fête sauvage terminée, si les voyageurs sont partis lors d’un départ autonome, il va falloir gérer probablement la remise en état du logement. Cela engendre des frais, mais cela prend aussi du temps. Sera-t-il possible d’accueillir les prochains voyageurs dans les temps ou faudra-t-il bloquer le planning et perdre 1 nuit ?
Quels impacts à long terme sur les conciergeries ?
Les relations avec les copropriétaires peuvent être durablement impactées par des débordements lors de courts séjours et cela nuit irrémédiablement à l’activité de gestionnaire.
Viennent enfin :
- les dégâts potentiels, petits ou gros, qu’il va falloir gérer
- le travail administratif supplémentaire lié à la gestion des cautions et assurances (création des dossiers, collecte des pièces, délais d’indemnisation, franchises)
- les relations avec les propriétaires, qui apprécient rarement que leur logement subisse des dégradations.
- la dégradation des relations avec les voisins et co-propriétaires
- les fausses plaintes de la part de voisins (oui oui ça existe) sans possibilité de pouvoir prouver l’absence de nuisances pour se protéger
- la suppression des annonces par Airbnb en cas de signalements répétés
- les coûts de ménage qui grimpent en flèche
- le risque de ne pas pouvoir récupérer la caution via le portail de location et de subir les réparations à sa charge
Tout cela freine le développement de bons nombres de gestionnaires, impacte leur moral et nuit à leur image, limitant ainsi le bouche à oreille entre propriétaires.
Lors de la Masterclass enregistrée le 10 mars 2021, Joffrey Ichbia, co-fondateur de la conciergerie CheckMyGuest, qui gère plus de 600 logements dont une grande majorité dans Paris, confirme cette tendance et son impact sur l’activité :
“Suite au confinement et à la fermeture des bars et restaurants, nous avons vu un changement dans l’utilisation des logements que nous louons. Des regroupements de personnes, des fêtes.
Nous allons plus loin dans les vérifications d’identité des voyageurs et prenons le temps de nous rendre sur place pour vérifier si des nuisances sont constatées.
Le plus grand problème de ces incidents, c’est l’impact sur les copropriétés, on se doit d’être très vigilants, car nous voulons tout comme les copropriétaires, que l’activité de location courte durée puisse cohabiter dans l’immeuble, de façon sereine.”
Joffrey Ichbia, Co-Fondateur de la conciergerie Checkmyguest
Quelles solutions et actions mettre en place pour lutter contre les fêtes sauvages dans les logements ?
Au-delà du phénomène de fêtes sauvages, il y a plus simplement et généralement des problèmes liés aux nuisances sonores (sans qu’il n’y ait nécessairement de fête) et aux dégradations.
Les solutions les plus efficaces seront présentées en détail dans un prochain article, donnant la parole à des professionnels de la location courte durée, qui expliqueront comment ils ont lutté efficacement contre ce phénomène de fêtes sauvages.
Mais quelques règles sont importantes à mettre en place dès à présent pour toute conciergerie souhaitant éviter ces évènements :
- Annoncez la couleur sur vos annonces : dès le descriptif de vos annonces, indiquez que vous serez intransigeants sur les dérapages, n’hésitez pas à préciser les mesures que vous mettre en oeuvre (vérification des pièces d’identité, liberté de refuser des voyageurs dont l’identité n’est pas identique à la réservation, montant du dépôt de garantie)
- Augmentez la caution : si vous avez malheureusement subi plusieurs fois ces problèmes ou les redoutez, je ne peux que vous conseiller d’augmenter votre caution, pour freiner les moins téméraires.
- Cadrez la relation avec vos voyageurs dans votre communication : mettre en place un parcours voyageurs pour votre location courte durée à de nombreux avantages, dont celui de montrer aux voyageurs qu’ils ont loué auprès d’un(e) professionnel(le), il devra donc répondre à des exigences en terme de comportement voyageurs et respect du logement (contrôles, dépôt de caution, etc.). Répétez vos règles au moins une fois au voyageur avant son arrivée et lors de son arrivée si vous les accueillez physiquement.
- Faites signer une décharge de responsabilité : lors de l’arrivée, demandez aux voyageurs de signer un document précisant qu’en cas de plainte, vous vous autorisez à prélever tout ou partie de la caution.
- Mettez-vous les voisins dans la poche : confiez votre numéro de téléphone aux voisins du logement loué, afin qu’ils vous préviennent en cas de dérapage et nuisance sonore. Ils apprécieront que vous preniez les devants et vous contacteront directement avant que cela ne dégénère et qu’il ne soit trop tard.
- En cas de doute, vérifiez, vérifiez, vérifiez ! Comme le dit Joffrey Ichbia dans sa Masterclass vidéo, n’hésitez pas à vérifier l’identité du voyageur sur les réseaux sociaux (Google, Facebook, LinkedIn) pour voir si les informations sont cohérentes, si la personne semble avoir une situation stable. Si vous n’êtes pas en réservation instantanée, vérifiez absolument les commentaires laissez par d’autres hôtes sur le profil du voyageur.
- Utilisateur un détecteur de nuisances sonores : qui permet d’être informé en temps réel du niveau sonore dans le logement sans compromettre le respect de la vie privée des locataires. Grâce à des alarmes reçue par appel, sms ou notification mobile via une application, les professionnels peuvent être alerté en temps réel et donc pro activement prendre des initiatives pour résoudre l’incident.
Êtes-vous impacté par des fêtes sauvages Airbnb ?
Partagez votre expérience en commentaire de cet article, cela servira à le faire vivre, à partager les expériences et les solutions, afin que chaque professionnel de la location courte durée puisse exercer son activité plus sereinement.
Découvrez la solution Roomonitor pour lutter contre les nuisances sonores dans vos locations Airbnb
Nous sommes impactés par les fêtes Airbnb.
Depuis qu’un appartement de notre immeuble est devenu un Airbnb permanent, nous subissons ces fêtes. Nous ne savons jamais quand. Nous sommes parfois surpris en pleine nuit. Vous dormez et, hop, à minuit, ça commence, ils arrivent, ils se font livrer de l’alcool, font du boucan.
Parfois, vous ne les entendez qu’à 3h du matin, quand ils sont bien bourrés et hurlent par les fenêtres.
Depuis la fermeture des cafés, c’est pire.
Chaque soir ou presque, ils sont là. ils louent pour une nuit, reçoivent des amis de la famille, et font des petites fêtes. Suffisamment bruyantes pour vous réveiller, vous rendre la vie impossible, mais pas assez pour faire venir la police.
Une seule solution : Airbnb Out !
Car, en plus, Airbnb ne sanctionne même pas après des dizaines de signalements.
Bonjour Bruno, désolé d’apprendre votre situation, que je ne souhaite à personne. Avez-vous essayé de parler avec le loueur ? Est-ce un particulier ? Un professionnel ?
Bonjour,
Pareil dans un appartement non insonorisé de CMG, je cherche comment les joindre..même avec boules quies , même en tapant gentiment à la porte: c’est l’enfer.
Pas toujours des fêtes ou karaoké à 10 (oui oui), souvent la TV non stop, des arrivées bruyantes à 23h. Mon lever à 6h30 pour aller au travail est douloureux